Une fille qui a du chien

«C’est une histoire de famille. Mon père en fait, mon frère en fait». Mélanie Bellerive est une mordue. La jeune femme de Charette fait partie depuis 2001 du monde des mushers les plus aguerris de la région.

«J’ai environ une douzaine de chiens à moi pour faire de la compétition, dans ma catégorie des 6 à 8 chiens. Nous avons également beaucoup de petits chiots en devenir. Et mon père, qui course également, mais dans la catégorie Open a environ 35 chiens. Ça nous fait une belle portée!», s’exclame Mélanie Bellerive.

 

Pour Mélanie et ses chiens, l’entraînement débute en septembre et avant la première course, habituellement en janvier, ils ont parcouru l’équivalent de 350 à 400 miles. Par la suite, jusqu’en mars, les week-ends sont tous consacrés à la compétition. «C’est l’entraînement la semaine, soit le mardi et le mercredi, pour amuser les chiens et les maintenir. Cependant, avant de commencer la saison, il faut aussi les entraîner tout l’été pour développer leur musculature. Par la suite, cela prend de trois à quatre entraînements sur la neige pour qu’ils atteignent leur maximum de vitesse.»

 

Et le rôle du musher dans tout ça? «En compétition, dépendamment des conditions des pistes, nous n’avons pas le choix d’aider les chiens. Il faut jouer avec le vent, se baisser, se lever, cela paraît facile, mais il y a de la technique là-dedans. À la maison, on fait des tests, nous avons notre GPS, on se trouve des trucs pour aller chercher la moindre seconde. La compétition au Québec est très forte. Si nous voulons atteindre le maximum, nous devons participer. Le musher doit y être pour quelque chose même si à la base, ça prend de bons chiens», souligne la Charettoise. «Les gens pensent souvent à la ballade quand ils pensent aux chiens de traîneau. Mais nous, le plus difficile, ce n’est pas autant la course, mais toute la manipulation autour des bêtes. Mine de rien, nous devons sortir nos chiens à tous les matins, prévoir le traitement de leurs pattes, il faut en prendre soin», ajoute la jeune femme, qui travaille également pour l’entreprise familiale, Groupe Cirtech.

Toujours parmi les gagnantes

Avec ses bêtes de race Alaskan croisée avec la race de chiens de chasse, la Charettoise en épate toujours plus d’un, partout où elle passe. Le week-end du 6 février dernier, elle a entre autres participé au Défi Mauricie, qui avait lieu à Saint-Luc-de-Vincennes, où des dizaines d’amateurs de traîneaux à chiens sont venus encourager les mushers, les meilleurs, dont Mélanie Bellerive, qui a terminé au premier rang de la classe six chiens.

Également, les 20 et 21 février, la musher a récolté la deuxième place dans la catégorie 8 chiens à la Classique Rona Dagenais, sur le lac des Sables à Sainte-Agathe-des-Monts. Cet événement qui en était à sa neuvième édition, a attiré des équipes du Québec, mais aussi de l’Ontario et des États-Unis.

Une fille de passion

À la base, Mélanie Bellerive est une fille active, qui aime la nature, mais qui a aussi eu l’exemple de pouvoir vivre au quotidien ce sport magnifique. «Je voyais mon frère et mon père pratiquer le traîneau à chien. En fait, ils le pratiquent toujours, même mon père à 61 ans qui participe à plusieurs compétitions et qui réussit plus que jamais. Au fil du temps, je m’y suis également intéressée. Être sur ton traîneau avec tes chiens, tu as le «feeling» d’être connectée avec la nature. Faire de la compétition, c’est un «challenge» de plus qui fait que j’aime ça», ajoute-t-elle.

 

Mélanie Bellerive a donc son agenda bien rempli jusqu’à la mi-mars. Son objectif à court terme est de transporter ses chiens et son traîneau jusqu’en Alaska, et ce, d’ici deux ans, afin de participer à l’une des plus importantes compétitions. «Je vais réaliser mon rêve, ça, c’est certain! Tous les meilleurs mushers, même des gens d’Europe, se réunissent lors de cet événement. Je dois vivre ça, c’est comme les Jeux olympiques des chiens», termine en riant Mélanie Bellerive.