Une sinistrée de Louiseville lance un appel à l’aide

INONDATIONS. Le 9 août dernier était une journée difficile pour des milliers de ­Québécois. À ­Louiseville, cette date a marqué le début d’un long feuilleton de recherches d’aide pour plusieurs personnes qui ont vu leurs vies bouleversées d’un seul coup.

Les restes de l’ouragan ­Debby, qui ont frappé ­Louiseville les 9 et 10 août 2024, ont causé des dommages importants dans la maison de ­Claire ­Bouchard, et notamment dans le ­sous-sol.

«  ­On n’est pas rendu très loin dans les travaux, parce que c’est difficile à mon âge, mais surtout parce qu’on n’a pas d’aide. Cela m’affecte physiquement et mentalement, c’est décourageant  », déclare la septuagénaire.

«  J’essaie de m’arranger ­moi-même parce que c’est très dispendieux d’avoir des services des professionnels à des tarifs à partir 80 $ à l’heure. On n’a tout simplement pas les moyens  », estime ­Mme ­Bouchard.

La copropriétaire indique qu’elle a reçu le montant des assurances, mais que ce montant demeure loin des coups réels, car elle n’était pas assez assurée pour couvrir tous les frais de nettoyage et de réparation.

«  ­Je ne pensais jamais être inondée, on est plus haut que les autres voisins, on a des drains en plus d’un puits. On n’a jamais pensé vivre ça quand on a déménagé à ­Louiseville il y a deux ans  », raconte ­Claire ­Bouchard. ­On vient juste de finir le ­sous-sol, puis voilà, tout est parti d’un seul coup !  »

Pour ­Mme ­Bouchard, l’angoisse liée aux travaux de rénovation et de nettoyage est accompagnée par un stress administratif et bureaucratique.

«  ­Je viens de recevoir mes assurances, je n’ai pas encore rempli les documents nécessaires pour la demande d’aide gouvernementale, et ça, c’est un autre problème. J’essaie encore d’avoir d’une copie des travaux faits par une compagnie de désinfection et de nettoyage, pour pouvoir ajouter ça dans le dossier  », souligne la dame de 77 ans.

Elle mentionne qu’elle a essayé d’avoir de l’aide, mais sans succès. Son seul soutien est venu de la part du bureau du député ­Simon ­Allaire, qui lui a fourni des bons alimentaires, pour compenser un peu pour la nourriture.

«  ­Aucune aide de la part de la municipalité. J’ai essayé à plusieurs reprises de joindre le maire, mais je n’étais pas capable  », conclut tristement ­Claire ­Bouchard.

Réalités variées pour 450 sinistrés

Selon ­Yvon ­Deshaies, le maire de ­Louiseville, la situation globale est quand même encourageante, même s’il admet que plusieurs de ses concitoyens sont encore à la recherche d’aide.

«  ­Ici à ­Louiseville, il y environ 450 sinistrés (­sous-sol, appartement, autos, etc.). Il y a ceux qui ont reçu de l’aide financière du gouvernement et d’autres qui attendent toujours. Je connais des exemples de personnes ayant des réparations estimées à 50 000 $ et qui ont reçu la moitié de la part de leurs assurances et l’autre moitié sous forme d’aide gouvernementale  », souligne M. Deshaies.

Quant aux dépenses prévues par la municipalité après les dégâts causés par les inondations du 9 août dernier, elles sont estimées à environ 800 000 $. «  ­On peut recevoir l’équivalent du 65 % du montant de la part du ministère de la ­Sécurité publique  », ajoute ­Yvons ­Deshaies.

«  ­Par exemple, on devrait d’abord payer 250 000 $ à la suite des dégâts à notre aréna. Puis, on verra la suite avec nos assurances. Le coût estimé est de 530 000 $. Certes, on est assuré, mais c’est à nous d’assumer les premiers 250 000 $ des coûts  », précise le maire de ­Louiseville.

La municipalité n’a pas encore reçu d’aide gouvernementale. Elle continue à préparer ses dossiers et factures avant de faire la demande.

Plus de 3 M$ versés en ­Mauricie

Par l’entremise de son programme général d’assistance financière lors de sinistres, le gouvernement provincial offre une aide de dernier recours aux propriétaires et aux locataires touchés par un sinistre non couvert par les polices d’assurance.

Cette aide ne se substitue pas aux contrats d’assurance des citoyens. Le gouvernement rappelle l’importance de communiquer avec l’assureur avant de faire une demande d’aide gouvernementale.

En date du 13 novembre, 649 réclamations d’assistance financière ont été reçues pour la région de la ­Mauricie. La grande majorité de ces dossiers (510) concernent les propriétaires, tandis que les dossiers restants traitent des demandes de 63 locataires, 60 entreprises et 16 dossiers ouverts pour des municipalités.

Le ministère de la ­Sécurité publique indique qu’un paiement a été effectué pour 165 dossiers sur les 649 reçus pour la ­Mauricie, pour un montant total versé jusqu’à maintenant de 3 385 330 $. Les montants versés pour chaque dossier sont confidentiels et variables.

«  ­Il est important de considérer toutefois que plusieurs dossiers sont présentement en analyse et en attente de pièces justificatives. Les données étant donc préliminaires, il est encore trop tôt pour brosser un portrait complet concernant le passage de ­Debby dans la région  », selon le ministère de la ­Sécurité publique.

Selon les estimations du ­Bureau d’assurance du ­Canada (BAC), les restes de l’ouragan ­Debby ont causé près de 2,5 milliards de dollars en dommages assurés.

«  ­Cet événement d’inondation est désormais classé comme l’événement assuré le plus coûteux de l’histoire du ­Québec, surpassant même la tempête de verglas de 1998  », indique le ­BAC dans un communiqué publié le 13septembre dernier.

Nombre de dossiers reçus

Charette : 4

Louiseville : 297

Maskinongé : 23

­Saint-Alexis-­des-Monts : 1

­Saint-Barnabé : 4

­Saint-Boniface : 14

­Sainte-Angèle-­de-Prémont : 6

­Saint-Édouard-­de-Maskinongé : 6

­Saint-Élie-­de-Caxton : 2

­Saint-Étienne-­des-Grès : 3

­Sainte-Ursule : 17

­Saint-Justin : 19

­Saint-Léon-­le-Grand : 4

­Saint-Mathieu-­du-Parc : 2

­Saint-Paulin : 12

­Saint-Sévère : 2

Shawinigan : 32

­Trois-Rivières : 51

Yamachiche : 71