Victoire: La blessure à Barnes amène des réflexions face au calendrier international

MONTRÉAL — C’était le jour 1 du camp d’entraînement de la Victoire de Montréal jeudi et l’équipe comptait déjà cinq joueuses à l’écart du groupe principal. De cette liste, la blessure à la défenseuse américaine Cayla Barnes retenait particulièrement l’attention à cause de son statut avec l’équipe et du contexte dans lequel la blessure est survenue.

Premier choix de la directrice générale Danièle Sauvageau lors du repêchage de juin dernier, Barnes s’est blessée à une jambe lors du premier match de la Série de la Rivalité entre le Canada et les États-Unis, le 6 novembre dernier, après une collision avec Marie-Philip Poulin dans un match disputé à San José.

Barnes a raté les deux matchs suivants et n’a pas participé à la séance d’entraînement de la Victoire, jeudi.

Interrogée à son sujet, Sauvageau a néanmoins paru optimiste.

«Son retour au jeu n’est pas encore fixé. On est encore en train d’évaluer tout ça mais les nouvelles sont quand même bonnes. C’est encourageant», a-t-elle d’abord mentionné.

Puis lorsqu’elle a été invitée à préciser si l’absence pourrait durer des jours ou des semaines, Sauvageau est demeurée vague.

«Entre les deux, j’ai le goût de vous dire. On va avoir un petit peu plus de nouvelles cette semaine parce que la joueuse est arrivée lundi. Alors, on se doit d’avoir vraiment l’évaluation qui a été faite par son équipe nationale. Ensuite, d’avoir les examens avec nos spécialistes ici. D’ici quelques jours, j’aurai une meilleure idée sur son retour au jeu.»

Il reste que Sauvageau n’a pas voulu s’avancer quant à la présence de Barnes lors du match inaugural du 30 novembre à la Place Bell contre la Charge d’Ottawa.

«Tout ce que j’ai le goût de vous dire, c’est que ça va mieux que ça en avait l’air. C’est une bonne nouvelle.»

Cela dit, la question est de savoir si le calendrier du hockey international féminin, notamment la Série de la Rivalité et le Championnat du monde, devra être modifié dans le contexte d’une ligue professionnelle en Amérique du Nord qui est possiblement appelée à prendre de l’expansion.

C’est un sujet qu’a abordé Sauvageau pendant sa mêlée de presse, jeudi.

«Cette année, il faut comprendre que ce sont des engagements sur la scène internationale qui ont été pris depuis deux ou trois ans», a d’abord rappelé Sauvageau.

«Avec l’arrivée de la ligue, oui, il y a des discussions, a-t-elle ajouté. Est-ce que le Championnat du monde devrait rester en avril? Est-ce qu’il devrait être poussé au mois de mai? Devrait-il être en début d’année? Devrait-il être en septembre, en octobre? Tout est sur la table présentement.»

Déjà, le nombre de matchs de la Série de la Rivalité a été réduit de sept à cinq, ce qui est une bonne initiative, estime la gardienne de but Ann-Renée Desbiens, une porte-couleurs de l’équipe nationale du Canada.

Les trois premiers matchs ont eu lieu la semaine dernière, aux États-Unis, et les deux suivants auront lieu dans les provinces maritimes, les 6 et 8 février.

«Je pense que l’adaptation qui a été faite pour cette année, ça va avoir un impact. Ça va nous permettre de respirer un petit peu plus. C’est un bon changement», croit Desbiens.

«C’est certain, je ne mentirai pas, que je veux aller au Championnat du monde. Je ne vois pas le Championnat du monde partir. C’est un honneur pour nous de le faire et on veut continuer de le faire aussi», a-t-elle également déclaré.

Laura Stacey, une coéquipière de Desbiens avec la Victoire et avec la formation nationale du Canada, admet que c’est une question difficile à résoudre.

«Nous en parlons tout le temps. Nous avons le meilleur intérêt des joueuses en tête, et la santé et la sécurité sont des sujets importants. C’est une question difficile parce qu’en tant que joueuses, nous aimons la compétition, nous aimons jouer avec le Canada et les États-Unis et dans la Série de la Rivalité. C’est un honneur de jouer pour son pays, et donc, c’est un équilibre délicat.»

Dubois malade

Outre Barnes, l’attaquante québécoise Catherine Dubois était également absente jeudi en lien avec une «condition médicale», a fait savoir Sauvageau sans préciser davantage.

«Cette semaine, vous ne la verrez pas sur la glace et probablement pas la semaine prochaine. C’est une question de santé. On va prendre le temps, on est en début d’année», a mentionné la directrice générale de la Victoire.

Par ailleurs, l’attaquante Kennedy Marchment de même que les défenseuses Amanda Boulier et Dominika Laskova sont en «retour progressif», a indiqué Sauvageau, bien qu’il est d’ores et déjà assuré que Marchment et Laskova ne seront pas disponibles lors du match d’ouverture.

La formation au camp d’entraînement de la Victoire compte 31 noms, soit 16 attaquantes, 10 défenseuses et cinq gardiennes de but. L’équipe montréalaise doit faire parvenir à la ligue, au plus tard le 27 novembre, une liste de 23 joueuses et trois joueuses de réserve. Le club compte actuellement 19 joueuses sous contrat.

«Cette équipe-là va être extrêmement difficile à faire, de par les joueuses qu’on a d’abord et avant tout repêchées, mais aussi les joueuses que nous avons invitées pour compléter ce que nous pensions avoir besoin», a souligné Sauvageau, tout en qualifiant la compétition de «relevée».