Les deux écologistes qui ont escaladé le pont Jacques-Cartier sont accusés

MONTRÉAL — Les deux militants écologistes qui sont montés au sommet du pont Jacques-Cartier tôt mardi matin à Montréal ont été accusés de méfait et de résistance volontaire ou entrave à un agent de la paix.

Olivier Huard et Jacob Pirro ont comparu mercredi au palais de justice, en compagnie d’une troisième manifestante, Michèle Lavoie. Cette dernière fait face à une seule accusation de méfait, pour avoir «empêché, interrompu ou gêné une personne dans l’emploi, la jouissance ou l’exploitation légitime d’un bien» de plus de 5000 $.

Leur avocate, Barbara Bedont, a déclaré que les trois personnes restaient détenues jusqu’à leur prochaine date d’audience, le 31 octobre, puisque le ministère public s’est opposé à leur remise en liberté.

Contactée par téléphone, Me Bedont a qualifié cette décision d’«incompréhensible».

«Il y a une longue histoire de désobéissance civile qui a conduit à des changements très positifs dans notre société. Il s’agit d’un élément important dans un système démocratique», a-t-elle affirmé, ajoutant que ses clients n’étaient pas violents.

MM. Huard et Pirro ont grimpé au sommet du pont montréalais tôt mardi dans le cadre d’une manifestation pour la lutte au changement climatique. La police a alors fermé pendant plusieurs heures l’un des principaux accès à l’île, en pleine heure de pointe matinale.

Le groupe Last Generation Canada et le collectif Antigone ont revendiqué la responsabilité de cette opération. Les manifestants exigeaient la fin de l’extraction des combustibles fossiles et dénonçaient l’inaction du gouvernement dans la lutte au changement climatique.

Les manifestants avaient déployé au sommet du pont une bannière rouge sur laquelle on pouvait lire: «Le pétrole nous tue». Les groupes ont indiqué que les trois militants avaient été détenus pendant la nuit.

Laura Sullivan, porte-parole de Last Generation Canada, a réitéré mercredi son appel à la libération des manifestants et a demandé au gouvernement fédéral de «s’engager à mettre fin aux combustibles fossiles d’ici 2030».