La Saskatchewan veut concurrencer la Chine pour la production de métaux provenant de terres rares pour VÉ

•    La Saskatchewan veut devenir un joueur majeur dans l’approvisionnement de matériaux provenant de terres rares.

Au moment d’écrire ces lignes, les experts affirment que la Chine contrôle 95 % de la production et de l’offre mondiales en ce qui a trait aux métaux provenant des terres rares. Ce quasi-monopole lui permet de dicter les prix et de créer de l’incertitude pour les utilisateurs en contrôlant les exportations.

La Saskatchewan veut avoir son mot à dire et elle veut même concurrencer la Chine.

Terres rares
Mais qu’entend-on par des terres rares, au juste ? Dit simplement, l’expression « terres rares » fait référence à un groupe de 17 éléments chimiques du tableau périodique dont l’utilisation est essentielle avec plusieurs nouveaux produits modernes, comme les téléphones cellulaires et les batteries que l’on retrouve dans les véhicules électriques.

Malgré le terme utilisé, il n’est nullement question de rareté de ces éléments. Le problème, c’est qu’ils sont difficiles à extraire et à séparer en raison de leur dispersion dans la croûte terrestre. Autrement dit, ils ne sont pas concentrés dans le sol. Conséquemment, l’extraction est coûteuse.

De son côté, la Saskatchewan veut concurrencer la Chine pour devenir la première source commerciale nord-américaine de remplacement pour ces métaux, utilisés entre autres pour fabriquer des aimants pour les véhicules électriques.

Le futur centre de traitement des terres rares du Conseil de la recherche de la Saskatchewan
Le futur centre de traitement des terres rares du Conseil de la recherche de la Saskatchewan | Auto123.com

Avec son futur centre de traitement des terres rares, le Conseil de la recherche de la Saskatchewan (le SRC = Saskatchewan Research Council) parie sur une augmentation de la demande de ces aimants au cours des deux prochaines années, en raison de la demande des fabricants d’équipements d’origine tels que les constructeurs automobiles.

La province, qui abrite des mines de cuivre, de potasse et d’uranium, est connue pour ses capacités minières.

Et comme le rapporte le site Automotive News, l’année dernière, la Chine a imposé des contrôles à l’exportation sur certains métaux essentiels tels que le germanium, le gallium et l’antimoine, ce qui a contraint les gouvernements occidentaux à chercher des solutions de remplacement.

L’installation de traitement des terres rares du SRC a commencé à produire à l’échelle commerciale et prévoit d’atteindre un objectif de production de 40 tonnes de métaux de terres rares par mois d’ici la fin de l’année. Elle produira également 400 tonnes de métaux NdPr (néodyme et praséodyme, les ingrédients primaires pour la fabrication des plus puissants aimants au moment, dont ceux que l’on retrouve dans les véhicules électriques) par an, ce qui est suffisant pour produire 500 000 véhicules électriques, selon le SRC. L’usine a déjà conclu des accords avec des clients potentiels en Corée du Sud, au Japon et aux États-Unis.

Le prix des métaux de terres rares tels que le néodyme et le praséodyme fluctue entre 65 000 et 75 000 dollars américains par tonne, un prix déterminé par le gouvernement chinois.

« Notre objectif est de rester concurrentiels au sein de l’indice asiatique des prix des métaux. Nous cherchons constamment à optimiser nos installations à l’aide d’applications d’intelligence artificielle qui permettraient de maintenir l’efficacité de nos processus », explique Muhammad Imran, vice-président de SRC.

Automotive News explique également que certains mineurs ont demandé un prix plus élevé pour les métaux produits en dehors de la Chine, arguant que les métaux chinois sont produits avec des normes environnementales et sociales peu élevées.

Ce dossier sera à surveiller, car si la Saskatchewan atteint des objectifs, elle deviendra un joueur très important pour la suite des choses en matière d’électrification.

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