Se renouveler au pays du sarrasin
LOUISEVILLE. Le Festival de la galette de sarrasin de Louiseville a vu le jour afin de faire valoir le sarrasin et les produits confectionnés à partir de cette graine. Au fil des années, même si l’objectif principal est demeuré le même, le festival a dû apprendre à se renouveler afin de continuer à faire déplacer les foules.
En 2021, le Festival a engagé une firme de Trois-Rivières afin de consulter les festivaliers pour orienter leurs décisions pour l’avenir. André Auger, président du Festival de la galette depuis sept ans, estime que cet outil a grandement aidé l’événement à évoluer.
André Auger, ancien producteur de porc, préfère sa galette de sarrasin accompagnée de rôti de porc! « Il n’y a rien pour battre ça! », lance-t-il. Sinon, il l’aime comme la majorité des festivaliers, soit avec du beurre et de la mélasse.
Le grand défi, selon André Auger, est de ne pas tomber dans la nostalgie lorsque vient le temps de prendre des décisions pour le festival. On a dû faire une croix sur certaines activités traditionnelles, comme les meunières ou la vente de macarons, qui ne recevaient qu’un nombre très limité de participants. « Un festival, il faut gérer ça comme une entreprise, estime M. Auger. Tu ne peux pas gérer ça avec des sentiments. »
« Aujourd’hui, ça sort en famille, alors il a fallu créer de nouvelles activités, surtout du côté des spectacles, dit-il. Il y a toujours eu de la musique au festival, mais pas comme ça. » M. Auger observe toutefois que l’achalandage aux spectacles a diminué depuis la pandémie. Alors qu’auparavant la place Canadel pouvait recevoir jusqu’à 1500 personnes, les spectacles attirent désormais environ 600 personnes. C’est pourquoi les spectacles seront déplacés cette année dans le centre-ville, dans un gros chapiteau avec terrasse qui nécessitera moins d’agents de sécurité et qui rendra l’expérience plus chaleureuse.
On tentera également un plus gros nom cette année en invitant Éric Lapointe, question de mettre la table pour le 50e anniversaire dans cinq ans, et tester la réponse des gens.
« On met toujours le sarrasin de l’avant. Mon rêve, ce serait d’avoir un grand chapiteau avec plusieurs chefs qui cuisinent le sarrasin pour montrer tout ce qu’on peut faire avec. Afin de vérifier l’intérêt et la réponse des gens, on va commencer cette année avec un kiosque de la Confrérie des sarrasins avec des produits à base de sarrasin », explique André Auger.
Cette année, la rue Saint-Laurent sera fermée d’emblée à partir de 10h le vendredi jusqu’au dimanche à minuit. Elle sera animée sur toute sa longueur, notamment par des kiosques d’alimentation.
À la recherche du sentiment d’appartenance
André Auger est fier de dire que les gens répondent bien aux activités organisées par le Festival de la galette de sarrasin, mais se désole du fait que ces gens proviennent majoritairement d’en dehors de la ville, tout comme ceux qui avaient répondu à la consultation mise en branle par la firme en 2021 : les festivaliers étaient en provenance à 90% de l’extérieur de Maskinongé.
« J’aimerais que les Louisevillois soient fiers de leur festival et qu’ils se l’approprient », clame M. Auger. L’organisation travaille d’ailleurs activement à réanimer ce sentiment d’appartenance, notamment avec leur meunier, Michel Ringuette, qui se fait porte-parole pour le Festival et qui vante les mérites de la farine de sarrasin. « Notre meunier est une personne dynamique. C’est un fonceur et il est en train de recréer des liens, surtout avec les commerçants », se réjouit le président.
Afin de développer ce sentiment d’appartenance, M. Auger essaie de ramener, comme cela se faisait autrefois, la tradition des maisons décorées aux accents automnaux pendant le festival. Un concours de décoration sera lancé, tant pour les résidents et que les commerçants. « L’an prochain, on va peut-être ajouter l’habillement, avec des chemises et des jupes à carreaux! »,espère M. Auger.
Saviez-vous que…
Heureusement, malgré la centaine de milliers de visiteurs chaque année, il n’est jamais arrivé de manquer de sarrasin. Il est cependant déjà arrivé de manquer… d’alcool! « Ce n’était pas drôle, c’est notre principal revenu! », avoue André Auger. Heureusement, grâce à ses bons contacts, M. Auger a été capable de se faire livrer de l’alcool, même à 22 h. Il y a deux ans, ce sont les réserves de caribou de la SAQ qui ont passé tout près de ne pas suffire aux besoins du Festival de la galette. Ils ont dû rapatrier des caisses de caribou de partout dans la province! L’an dernier, par exemple, ce sont 40 caisses de 12 bouteilles qui ont été consommées par les Festivaliers.