La grève à Boeing perdure depuis une semaine et n’est pas près d’un règlement

La grève des ouvriers chez Boeing ne semblait pas près de se terminer vendredi, alors que 33 000 machinistes syndiqués entraient dans un huitième jour d’arrêt de travail et que l’entreprise commençait à mettre en congé les employés non syndiqués pour économiser de l’argent.

Des médiateurs fédéraux ont rejoint les négociations entre Boeing et l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale (AIMTA) cette semaine, mais les responsables syndicaux ont rapporté que peu de progrès avaient été réalisés au cours des deux premières sessions.

Le syndicat a affirmé qu’aucune autre négociation n’était prévue. Une porte-parole de Boeing a déclaré vendredi que l’objectif de l’entreprise était de parvenir à un accord avec le syndicat le plus rapidement possible. Elle a refusé de commenter davantage.

La grève a commencé le 13 septembre, lorsque les membres d’un district régional du syndicat AIMTA ont voté à 96 % en faveur d’une grève après avoir rejeté un contrat qui aurait augmenté leur salaire de 25 % sur quatre ans. Les travailleurs disent qu’ils veulent des augmentations de 40 % et un rétablissement des prestations de retraite traditionnelles qui ont été supprimées il y a environ dix ans.

Les dirigeants syndicaux, qui ont recommandé l’approbation de l’offre de contrat, ont rapidement changé de cap et sondé les membres pour savoir ce qu’ils voulaient dans un nouveau contrat.

Le Service fédéral de médiation et de conciliation des États-Unis a rencontré les deux parties mardi et mercredi, mais la médiation s’est terminée sans résolution, selon le syndicat.

«Bien que nous restions ouverts à de nouvelles discussions, que ce soit directement ou par le biais de la médiation, aucune date supplémentaire n’est actuellement prévue», ont dit les responsables du district 751 de l’AIMTA.

La grève, qui concerne principalement les travailleurs des usines de la région de Puget Sound, dans l’État de Washington, affectera rapidement le bilan de Boeing. L’entreprise obtient une grande partie de son argent lorsqu’elle livre de nouveaux avions, et la grève a arrêté la production des 737, 777 et 767 que Boeing livrait à un rythme de près d’un par jour.

«Bien que nous soyons déçus que les discussions n’aient pas abouti à davantage de progrès, nous restons très déterminés à parvenir dès que possible à un accord qui reconnaisse le travail acharné de nos employés et mette fin à l’arrêt de travail dans le nord-ouest du Pacifique», a déclaré le président et chef de la direction de Boeing, Kelly Ortberg, dans une note aux employés.

M. Ortberg, qui a hérité de la direction du géant de l’aérospatiale au début du mois dernier, a annoncé plus tôt cette semaine que les mesures d’économie de l’entreprise comprendraient la mise en congé des cadres et d’autres employés non syndiqués.

Du «jamais vu»

Terry Muriekes, qui travaille chez Boeing depuis 38 ans, a organisé un piquet de grève devant l’usine d’assemblage d’Everett, dans l’État de Washington, où sont construits les 777 et 767 et s’est dit surpris que Boeing mette en congé les employés non syndiqués.

«Je n’ai jamais vu Boeing faire ça auparavant. Ils ressentent peut-être un pincement au cœur, une petite douleur, vous savez – ils essaient d’économiser de l’argent après avoir dépensé autant d’argent pour quatre PDG en 10 ans qui sont tous repartis avec plusieurs parachutes dorés», a affirmé M. Muriekes, qui a déjà vécu quatre grèves chez Boeing, dont la dernière en 2008. «L’entreprise fait ce qu’elle doit faire, je suppose.»

À côté, Bill Studerus, un vétéran chez Boeing depuis 39 ans, portait un panneau «Grève» et un drapeau américain.

«Quand vous êtes en grève, vous n’avez aucun revenu, c’est donc ce qui est difficile pour nous tous, quel que soit votre âge, a dit M. Studerus. Mon cœur me dit que j’espère que cela se terminera bientôt. Je veux dire, nous voulons tous retourner au travail et nous voulons tous être la famille Boeing que nous avons toujours été.»

Des dizaines de milliers de travailleurs non syndiqués seront contraints de prendre une semaine de congé sans solde toutes les quatre semaines dans le cadre du plan de chômage partiel. M. Ortberg a affirmé que les activités liées à la sécurité, à la qualité et au service client se poursuivraient, tout comme la production du 787 Dreamliner, un gros avion construit par des travailleurs non syndiqués en Caroline du Sud.

___

Manuel Valdes à Everett, Washington, a contribué à cette dépêche.