Formule 1: Un «monstre» à dompter pour Max Verstappen à Bakou
Lando Norris n’est qu’un des problèmes auxquels sera confronté Max Verstappen au Grand Prix de Formule 1 d’Azerbaïdjan. L’autre est sa propre monoplace.
Verstappen doit dompter une voiture qu’il a lui-même qualifiée de «monstre» s’il souhaite résister à Norris et défendre son titre de champion du monde, alors que la domination de son écurie Red Bull semble tirer à sa fin. Verstappen et Red Bull ont échappé la victoire lors des six dernières courses.
Norris sera pour sa part favorisé par McLaren aux dépens de son coéquipier Oscar Piastri, mais aura probablement besoin de quelques gros faux pas de Verstappen et Red Bull pour surmonter le déficit de 62 points face au Néerlandais avec seulement huit courses à disputer en 2024.
L’objectif est beaucoup plus réaliste du côté du championnat des constructeurs, alors que McLaren n’est qu’à huit points de Red Bull. Un changement pourrait donc survenir dès dimanche, à Bakou.
Et de nouveaux rivaux de Red Bull émergent, alimentés par l’expertise de la marque autrichienne.
Le départ de l’ingénieur de renom Adrian Newey, qui se joindra à l’écurie Aston Martin, est un signe de l’ambition à long terme d’une équipe soutenue par le milliardaire québécois Lawrence Stroll.
Identifiée comme «l’équipe du futur» par le pilote Fernando Alonso, Aston Martin se tourne vers la saison 2026, lorsqu’une nouvelle réglementation pourrait chambouler la hiérarchie. Newey a conçu les monoplaces de Red Bull qui a mené l’équipe vers le championnat lors des deux dernières saisons.
Aston martin a également laissé savoir qu’elle est ouverte à s’entendre avec Verstappen, dont le contrat avec Red Bull doit prendre fin en 2028.
Un autre lieutenant du directeur de l’équipe Red Bull, Christian Horner, soit le directeur sportif Jonathan Wheatley, partira à la fin de la saison pour diriger l’ambitieuse nouvelle équipe d’Audi, qui arrivera en 2026.
Dans l’immédiat, Red Bull n’a que peu de marge pour améliorer la voiture, qui était pourtant dominante au début de la saison. McLaren et Mercedes semblent avoir des concepts plus stables et adaptables.
La voiture «était presque comme sur des rails et je pouvais faire ce que je voulais», avait déclaré Verstappen après sa victoire au GP de Chine au mois d’avril, sa quatrième en cinq courses pour amorcer la saison. Mais chaque évolution depuis a rendu la voiture moins stable et a augmenté l’usure des pneus.
«Nous sommes passés d’une voiture très dominante à une voiture inconduisible en l’espace de quoi, six à huit mois? a-t-il en Italie.
Confusion des «règles de la papaye»
La confirmation que McLaren priorisera Norris par rapport à son coéquipier Piastri devrait stimuler la lutte pour le titre du Britannique. Mais des questions demeurent sans réponse.
Avec de vagues «règles de la papaye» – en l’honneur de la couleur orange de l’équipe – mises en place pour le Grand Prix d’Italie, Norris et Piastri, qui ont amorcé la course en première et deuxième positions, ont échappé la victoire.
Piastri a dépassé Norris au premier tour, permettant à Charles Leclerc (Ferrari) de passer également, et quand les deux pilotes de McLaren se sont livré une compétition pour effectuer les tours les plus rapides, l’usure de leurs pneus a permis à Leclerc de l’emporter avec une stratégie à un arrêt.
Ce que signifiaient les «règles de la papaye» n’a jamais été entièrement expliqué, si ce n’est que les deux coéquipiers ne devaient pas entrer en contact. La «priorisation» de Norris est presque aussi mystérieuse.
Norris a suggéré jeudi que Piastri devra le laisser passer s’il est devant, sauf s’il était en position de gagner et «qu’il le méritait». Y aura-t-il une répétition des scènes du Grand Prix de Hongrie, lorsque le doublé de l’équipe a été gâché par des messages maladroits à la radio pour que Norris redonne la tête à Piastri? Ce n’est pas clair.
Leclerc le plus rapide
Red Bull s’est montré sous un meilleur jour lors des deux séances d’essais libres, vendredi.
Verstappen a été le pilote le plus rapide de la première séance, son dernier tour lui donnant une marge de 313 millièmes de seconde devant Lewis Hamilton (Mercedes). Perez, Norris, Carlos Sainz fils (Ferrari) et Piastri ont suivi dans l’ordre.
La première séance a été marquée par trois drapeaux rouges, dont deux pour les accidents de Leclerc et de Franco Colapinto (Williams).
Leclerc s’est bien repris en étant le pilote le plus rapide de la deuxième séance, avec une minuscule avance de six millièmes de seconde sur Perez. Verstappen a pris le sixième rang, tandis que Norris a terminé 17e, sans toutefois avoir fait une boucle rapide avec les gommes tendres.
À bord de son Aston Martin, le Québécois Lance Stroll s’est classé 13e et septième des deux séances, respectivement.