Projets de films pour Julien Boisvert
CULTURE. Le Shawiniganais Julien Boisvert travaille présentement sur plusieurs projets cinématographiques. Il a terminé dernièrement le tournage de son tout dernier film, Converti qui devrait être lancé d’ici la fin de l’année.
Le propos de son prochain film est une invitation à prendre un pas de recul sur notre époque en interrogeant notamment son fonctionnement. « Moi je fais de la fiction qui questionne notre époque, qui questionne la pensée dominante. Donc ce nouveau projet de film pose la question : est-ce que ce serait possible que sans s’en rendre compte on soit plongé dans une idéologie », explique le cinéaste.
Ayant pour titre temporaire Converti, le film raconte l’histoire d’une jeune femme qui bascule dans un mouvement extrémiste, celui-ci qui s’avère être finalement notre culture dominante actuelle. « On sait les dommages que notre mode de vie cause et pourtant, on reste dedans, affirme Julien Boisvert. Si on continue comme ça, ça doit être parce que quelque part, on est programmé par une idéologie, ou quelque chose, parce que c’est comme si volontairement, on allait vers notre propre perte. Il y a une espèce d’aveuglement », relate-t-il comme étant le postulat du film.
Entre long métrage et web-série, le format de l’œuvre demeure actuellement incertain aux yeux du réalisateur. Le tournage a principalement pris place au cours du mois d’août au studio 5600 K Productions à Trois-Rivières, important collaborateur. Notons que les différents membres de l’équipe de tournage et de la distribution de Converti proviennent d’un peu partout en Mauricie.
Financé par la SODEC, le film devrait aller en montage au cours du mois de septembre et être lancé officiellement entre la fin de l’année 2024 et le début de l’année 2025. Julien Boisvert témoigne son intérêt vis-à-vis la possibilité de diffusion du côté des festivals. Plus de détails à ce sujet suivront dans les prochaines semaines sur le site web de la boite de production du film, Tapis Rouge : tapisrougefilms.com/productions/converti/.
Le travail d’écriture
Dans le but de rendre une écriture au regard plus inclusif, le travail de scénarisation et d’idéation de Julien Boisvert inclut très souvent des collaborateurs. « Au-delà de la question éthique, j’ai remarqué que c’était toujours meilleur quand j’impliquais des gens des communautés. Ils arrivent avec d’autres idées », relève-t-il avec enthousiasme.
Souhaitant ne pas proposer des créations avec une perspective uniquement allochtone, le Shawiniganais soutient que ces collaborations sont des manières d’enrichir le propos des œuvres et même, de mieux les comprendre. C’est pourquoi pour l’écriture de Converti, il a fait appel à plusieurs collaborateurs autochtones.
Autre projet en cours
Depuis maintenant plus d’un an, Julien Boisvert travaille à l’écriture d’un autre projet de film, Île no. 12. C’est en collaboration avec Louise Lacoursière, autrice trifluvienne, et Véronique Hébert, autrice atikamekw, qu’il a procédé à l’idéation et la scénarisation de ce projet vidéographique. Ce film fictif s’inspirera du phénomène de déclubage en Haute-Mauricie dans les années 70, à cette époque où les riches américains ont quitté leurs installations à la suite de la réappropriation des terres par le gouvernement du Québec.
« En fait, l’île no. 12 appartient à ma famille, c’est-à-dire qu’après le déclubage, les chalets autour du Lac-Édouard ont été laissés un peu à l’abandon. Donc mon grand-père a acheté les chalets qu’il y avait sur cette île-là parce que c’était rendu à des prix dérisoires, note Julien Boisvert. Je me suis donc demandé si avec le déclubage, les Américains qui étaient comme au sommet de la pyramide n’avaient pas été remplacés par les Québécois ». Bien que le projet soit mis sur papier, il est présentement en attente de financement pour la production.