Pluies diluviennes : un fiasco pour les récoltes

AGRICULTURE. Le propriétaire de Groupement volontaire pour le développement rural durable nord-sud (GVDRD Nord-Sud), Paterne Mirindi constate avec désolation les pertes significatives de ses cultures exotiques à la suite de l’importante quantité de pluie tombée dans les dernières semaines.

Pour Paterne Mirindi, le mois d’août est particulièrement important puisque qu’il s’agit de la période phare des moissons. Cependant, à cause des pluies des dernières semaines, les plantations d’oseille et d’amarante, légumes-poumons pour son projet, sont une perte totale. « On ne peut pas aller dans le champ sans bottes parce que c’est de l’eau partout! s’exclame-t-il. Tout est pourri. Il n’y a rien qu’on peut vendre », se désole le propriétaire.

La terre étant complètement imbibée d’eau, les plants d’oseille ont développé une bactérie sur leurs feuilles, les rendant ainsi incultivables. Les feuilles d’amarante ont pour leur part totalement jauni, devenant donc inconsommables.

C’est ce qu’on déplore : on a eu de très belles températures cet été et on a eu le temps d’investir puis de faire des travaux. Puis là, on veut récolter et c’est catastrophique avec les pluies.

-Paterne Mirindi

Paterne Mirindi aurait pu récolter de l’oseille 3 à 4 fois sur la même parcelle considérant qu’elle repousse facilement, mais les pluies diluviennes ont pourri les racines avant même que le cultivateur ait eu l’occasion de faire une récolte. « J’avais beaucoup de gens qui attendaient pour avoir de l’oseille. Je prévoyais vendre 1 à 2 tonnes, soit 2000 kilos d’oseille, puis 1 kilo on vend ça 9$. Donc entre 15 000$ et 18 000$ qu’on prévoyait ».

L’oseille et l’amarante sont les deux plantations les plus demandées selon le propriétaire. Cette perte représente donc un déficit financier considérable, en plus de l’investissement en temps, en main-d’œuvre et en installation qui y fut consacré. C’est pourquoi Paterne Mirindi a tenté d’effectuer des démarches auprès de La Financière agricole du Québec, de l’UPA et du ministère de l’Agriculture dans le but de recevoir de l’aide, mais sans succès. Il reconnait d’ailleurs que d’autres agriculteurs du secteur seront touchés par cette eau abondante des dernières semaines et s’en désole.

Il mentionne somme toute que considérant la grande variété de légumes produits par GVDRD Nord-Sud, il sera en mesure de récolter d’autres variétés telles que l’aubergine, les feuilles de patates et les épinards. L’agriculteur relève que les plants d’aubergines ont également été grandement affectés par les pluies, mais étant cultivés en plasticulture, ils ont pu être épargnés.

Le Projet GVDRD Nord-Sud

Rappelons qu’au mois de mai, une subvention de la MRC de près de 60 000$ avait été octroyée au Groupement volontaire pour le développement rural durable nord-sud afin de soutenir son projet agricole interculturelle. La somme était répartie entre la location des terres, les travaux sur les terres et l’achat de matériel, comme des congélateurs. « On remercie bien la MRC pour leur appui, mais des pertes comme celles-là, ça affecte le projet. Le projet est bien parti, mais on n’aura pas autant de légumes à conserver », conclut Paterne Mirindi.