Christian Mbilli signe une victoire par décision unanime sur Sergiy Derevyanchenko

QUÉBEC — Le clan Christian Mbilli avait parlé du besoin de dominer Sergiy Derevyanchenko pour ouvrir les portes d’un éventuel combat de championnat du monde. Mbilli, son entraîneur Marc Ramsay et le promoteur Camille Estephan pensent que l’objectif a été atteint même si la performance aurait pu être meilleure encore.

Mbilli a conservé ses ceintures de champion WBO Continental des Amériques et WBA International des super-moyens grâce à une victoire par décision unanime contre Derevyanchenko en finale du gala de Eye of the Tiger Management samedi soir au Centre Vidéotron.

Le juge Efrain Lebron a ramené une carte de 100-90 en faveur de Mbilli, Pasquale Procopio a donné un score final de 98-92 en faveur de Mbilli tandis que Steven Adrian Wesfeld a remis une carte de 99-91 en faveur du Montréalais d’adoption.

Mbilli a donc mérité une 28e victoire en autant de sorties chez les professionnels, mais n’a pas réussi à ajouter une 24e avant la limite en carrière contre un pugiliste, Derevyanchenko (15-6, 10 K.O.), qui n’a encore jamais été battu par mise hors de combat depuis le début de sa carrière.

«C’est un peu mitigé mon sentiment en ce moment. Je suis content de la victoire mais en même temps, je n’ai pas l’impression que je suis vraiment à 100%. J’ai donné le maximum de mes capacités. Je vais prendre le temps de regarder un peu plus le combat mais effectivement, c’est beaucoup mitigé en ce moment», a-t-il admis.

Puis, il a expliqué qu’il avait senti une douleur à l’épaule gauche au quatrième round. Étrangement, et à peu près au même moment du combat, Derevyanchenko a été blessé au bras gauche lui aussi.

«J’avais du mal à lever le bras gauche, j’avais même du mal à mettre le crochet du gauche que j’avais tant préparé. ça m’a un peu déstabilisé, j’avoue que psychologiquement, ça m’a un peu joué dans la tête», a mentionné Mbilli.

Si Mbilli affichait un sentiment mitigé, Ramsay et Estephan ont livré un portrait beaucoup plus positif de la prestation de leur pugiliste.

«Il n’y a personne qui a pu battre Derevyanchenko de la façon que (Christian) l’a fait ce soir. Il l’a non seulement battu, il l’a tapé toute la soirée», a déclaré Estephan.

«Personne n’a jamais dominé ce gars-là de cette façon, ni (Gennadiy) Golovkin ni (Jaime) Munguia qui, lui, a eu sa chance de se battre avec ‘Canelo’ (Saul Alvarez)», a corroboré Ramsay.

«Au-delà de ça, on croit encore qu’il y a place à amélioration. Je pense encore que Christian est capable de faire une meilleure performance qu’il a fait ce soir, même avec une blessure.»

Mbilli a été particulièrement incisif à compter du septième assaut. Il a réussi à maintenir sa cadence au huitième round qu’il a aisément dominé, tout comme le neuvième assaut.

Mahkmudov corrigé

Dominant dès le premier son de cloche, l’Italien Guido Vianello a corrigé Arslanbek Mahkmudov, l’emportant au tout début du huitième round d’un combat prévu pour 10 assauts chez les poids lourds quand le médecin d’office a mis fin au combat servant de demi-finale du gala.

Le huitième round venait tout juste de commencer quand l’arbitre a regardé l’oeil gauche tuméfié de Mahkmudov (19-2-0, 18 K.O.) pour la troisième fois du combat. Ce fut la dernière.

Selon l’entraîneur Marc Ramsay, la blessure à l’oeil gauche de Mahkmudov a été le résultat d’un coup de tête vers le troisième assaut.

Aussi, Ramsay n’était pas de l’avis que son protégé, qui a dû être transporté à l’hôpital après le combat, avait livré une contre-performance.

«C’est un combat de poids lourds, ça s’est cogné durement, très rapidement dans ce combat-là. À un certain moment donné, vous avez tous vu l’oeil d’Arslanbek, il était clair qu’il ne voyait plus les coups venir d’un côté. Même au dernier round quand le docteur a décidé d’arrêter le combat, je lui avais dit ‘c’est le dernier round que je te laisse, sinon j’arrête ça’», a commenté Ramsay.

Il reste que Vianello est apparu vif, visiblement confiant et nullement intimidé par le pugiliste qui l’avait battu chez les amateurs il y a neuf ans. L’Italien de 30 ans a fait paraître son rival bien plus vieux que ses 35 ans.

Vianello (13-2-1, 11 K.O.) a connu un intéressant début de combat qui allait donner le ton au reste de l’affrontement.

Au premier round, il a touché Mahkmudov avec deux solides droites et au deuxième, l’Italien a atteint son rival d’une bonne gauche qui a légèrement fait vaciller Mahkmudov, qui se trouvait alors adossé aux câbles.

À la fin du troisième round, l’oeil gauche de Mahkmudov était visiblement tuméfié et l’arbitre Albert Padulo fils a interrompu l’action tôt au cinquième round pour demander au médecin d’office de l’examiner.

Le médecin a voulu l’examiner une seconde fois au tout début du septième round avant de permettre au combat de se poursuivre.

Et peut-être que Makhmudov aurait souhaité que le médecin mette fin au duel à ce moment particulier parce que Vianello a dominé l’assaut avec plus d’aisance encore que tous les précédents.