Gala EOTTM: Leila Beaudoin bat Crespo et met la main sur une première ceinture
QUÉBEC — La Québécoise Leila Beaudoin a remporté le Championnat WBO International des poids super-plumes grâce à une victoire par décision unanime des juges contre l’Argentine Lizbeth Crespo au terme d’un duel de 10 rounds lors du volet préliminaire du gala de boxe de Eye of the Tiger Management, samedi soir au Centre Vidéotron.
Beaudoin (12-1-0, 1 K.O.), de Témiscouata-sur-le-Lac, a livré une performance méthodique, particulièrement en première portion de combat, pour se bâtir une confortable avance sur les cartes des juges.
La juge Robin Taylor lui a d’ailleurs donné tous les rounds, pendant que Richard Blouin (99-91) et Benoit Roussel (98-92) ont accordé un et deux rounds, respectivement, à Crespo (15-8-0, 4 K.O.).
«Jusqu’au septième round, je trouvais que je gérais vraiment bien le combat. Je l’amenais où je voulais l’amener et dans mon coin, on était très content», a analysé Beaudoin.
«Mon ‘coach’ m’a dit, ‘je ne veux pas que tu deviennes ‘sloppy’ (négligente) et là, je suis devenue un peu ‘sloppy’. La fatigue a embarqué. Mais c’est ça qui est important dans la boxe. C’est de continuer à être technique malgré la fatigue. C’est dur, mais je suis contente d’avoir réussi.»
Beaudoin estime que cette ceinture va lui ouvrir des portes et lui a permis de franchir un pas dans sa progression. Son ambition, a-t-elle mentionné, est de se battre pour un championnat du monde.
«Je deviens de plus en plus complète comme boxeuse. Je pense que j’ai fait des grosses améliorations par rapport à mon dernier combat. Je pense que j’ai montré un autre côté de moi. Je pense que j’ai montré que j’ai développé de la puissance, tout l’hiver, on a travaillé là-dessus. J’ai montré que je pouvais faire mal à mes adversaires parce que je lui ai fait mal. Elle a été ébranlée, je l’ai vu et j’étais très contente», a analysé Beaudoin.
Dure bataille pour Chabot
Le Québécois Thomas Chabot a réussi son baptême de feu au Centre Vidéotron en l’emportant par décision unanime contre l’Argentin Matias Ezequiel Guenemil dans l’un des premiers combats de la soirée, et aussi l’un des plus spectaculaires.
Devant plusieurs supporters de son patelin de Thetford Mines, Chabot (11-0, 8 K.O.) s’est retrouvé impliqué dans une bataille endiablée et a admis une certaine nervosité de s’être battu pour la première fois dans l’enceinte sportive de la Vieille Capitale.
«Ça n’a pas été un combat comme on l’espérait exactement. Je pensais faire ça plus technique. Je me suis battu fort ce soir, je suis fier de ça», a déclaré Chabot, qui a reconnu s’être laissé embarquer dans une sorte de bagarre de rue.
Jeudi, lors de la conférence de presse, Chabot avait dit s’attendre à affronter un rival technique, qui boxe surtout à distance, contrairement à ceux contre lesquels il s’était battu dans le passé. Mais Guenemil (10-4-1, 5 K.O.) ne s’est pas présenté à Québec pour danser sur le ring, loin de là.
«Au début de ses combats que j’ai vus, il commençait technique, mais on savait que plus ça irait, plus il allait se battre, qu’il n’aurait pas peur de se battre. Je pense que ce soir, il est arrivé mieux préparé qu’à son dernier passage au Québec», a analysé Chabot, en faisant allusion au combat que Guenemil avait livré au Casino de Montréal en septembre 2022 et qu’il avait perdu par décision.
Deux des trois juges ont donné les huit rounds à Chabot tandis que l’autre lui a accordé les sept derniers.
Ce qui ne veut pas dire que Chabot était pleinement satisfait de sa prestation. Même qu’il s’est jugé sévèrement lorsqu’il s’est fait demander quelle note il se donnait, avant de se montrer plus conciliant.
«En temps normal, je me donnerais peut-être cinq sur 10. Je pense que je grandis là-dedans et j’ai été trop sévère avec moi dans le passé. Je pense de la manière que je me sentais ce soir, je vais me donner une note de 7,5», a finalement estimé Chabot.
Mathieu sans difficulté
Wilkens Mathieu, un Québécois de 19 ans, a inscrit une 10e victoire en autant de combats chez les professionnels en dominant l’Argentin Facundo Galovar (15-12-2, 9 K.O.) par décision unanime aux termes d’un combat de six rounds.
Sur les cartes des trois juges, Mathieu n’a perdu aucun round, et Galovar ne l’a jamais mis en danger.
«Je suis satisfait de ma performance, mais sans plus. C’était bien. Mon équipe m’a dit de ne pas prendre de chance, le gars était expérimenté, il était plus lourd que moi. J’ai été prudent», a souligné Mathieu.
«S’il y a un aspect dont je suis un petit peu moins satisfait, c’est que j’ai manqué d’imagination en offensive. Je sais que je suis très bon en contre-attaque, mais j’aimerais présenter un peu plus de choses en offensive», a également analysé Mathieu.
Le fait d’armes de Galovar ce week-end aura été d’arriver à Québec à un poids de 183 livres alors qu’il était inscrit à un duel prévu, à l’origine, chez les 172 livres.
Les clans Mathieu et Galovar ont alors convenu, vendredi matin, de disputer l’affrontement chez les 178 livres, ce qui n’a pas empêché Galovar de faire stopper le pèse-personne à 180,9 livres lors de la pesée officielle, vendredi matin.
Du coup, il a été obligé de céder 20% de sa bourse à Mathieu.
Dans un autre combat du volet préliminaire, l’Américain Abdullah Mason (15-0, 13 K.O.) n’a eu besoin que de 40 secondes au deuxième assaut pour forcer son rival, Mike Ohan fils (19-3-0, 9 K.O.), à abandonner.
Osleys Iglesias (12-0, 11 K.O.) a réservé exactement le même sort à l’Américain Sena Agbeko (28-4-0, 22 K.O.), après 76 secondes d’action au deuxième assaut.
Dzmitry Asanau (8-0, 3 K.O.), chez les poids légers et Jahi Tucker (12-1-1, 5 K.O.), chez les poids moyens, ont remporté des décisions unanimes, contre les Argentins Alexis Camejo et Santiago Fernandez.