Medvedev et Tsitsipas se font montrer la porte de sortie dès leur match initial

MONTRÉAL — Kei Nishikori a déjà été une menace sur le circuit de l’ATP, se hissant même au quatrième rang du classement, en mars 2015, avant qu’une multitude de blessures ne viennent lui mettre des bâtons dans les roues. Mais il conserve un désir de vaincre et il l’a clairement montré jeudi matin.

Face à l’une des têtes de série les plus en vue à l’Omnium de tennis Banque Nationale, un joueur populaire en plus, le Japonais de 34 ans a offert une solide performance et causé une vive surprise en éliminant le Grec Stefanos Tsitsipas en deux manches identiques de 6-4, en 1h18 minutes, lors d’un duel de deuxième tour sur le court Rogers.

Mardi, en première ronde, Nishikori, 576e au classement de l’ATP, avait dû venir de l’arrière pour vaincre Alex Michelsen, un Américain de 19 ans classé 55e au monde, en plus de 2h30 minutes.

Jeudi, il s’est défait d’un rival beaucoup plus aguerri, détenteur du 11e rang au classement mondial.

«Ces deux dernières victoires vont forcément me redonner un peu de confiance, surtout que j’ai vraiment mal joué la semaine dernière aux Jeux olympiques», a affirmé Nishikori en conférence de presse.

«(Jack) Draper m’a battu facilement et je ne savais pas combien de temps il me faudrait pour revenir. J’avais vraiment des doutes à mon sujet la semaine dernière. Donc, cette victoire et de la façon dont j’ai joué aujourd’hui, et le premier match aussi, vont beaucoup m’aider au cours des prochains mois», a-t-il ajouté.

Nishikori, qui a atteint la finale des Internationaux des États-Unis, en 2014, ne participera pas à ce tournoi, qui s’ébranlera le 26 août, ni à celui de Cincinnati, la semaine prochaine.

Il compte plutôt jouer dans des tournois de type Challenger au cours des prochaines semaines pour gagner en confiance et faire un retour, éventuellement, sur le circuit de l’ATP.

«Le top-100 l’année prochaine, c’est ce que je vise», a-t-il souligné.

Des frictions avec papa

Si Nishikori avait le cœur léger et le sourire facile pendant sa conférence de presse, Tsitsipas s’était présenté dans la zone mixte, auparavant, habité de soucis techniques, mais aussi relationnels.

Tsitsipas s’est notamment plaint de la lourdeur de ses frappes, imputable, selon lui, à son équipement plutôt qu’à des failles techniques, a-t-il déclaré.

«J’ai commencé à mieux me sentir lorsque je suis revenu à l’équipement que j’utilisais depuis si longtemps. D’une certaine manière, j’ai senti plus de régularité et plus de puissance dans mes coups. Les balles, ici, selon moi, nuisaient beaucoup à mon jeu. Elles sont pas mal mortes.»

Tsitsipas était également mécontent de ses interactions avec son père, qui est également son entraîneur. Il y a même eu un accrochage pendant le match, au moment où Nishikori menait 5-2 au premier set, en lien avec le cordage de sa raquette.

Tsitsipas a même demandé à son père de quitter la loge près du terrain, ce qu’il a fait.

«Pour moi, un match du Masters 1000 de l’ATP est quelque chose d’important, et je crois que je mérite, à tout le moins, un instructeur qui m’écoute et qui entend mes réactions en tant que joueur», a lancé Tsitsipas, visiblement mécontent.

«Je trouve que mon père, dans ces instances, n’a pas toujours été très intelligent ou très bon pour gérer ces situations, ou pour bien lire ce qui se passe à l’intérieur du court. Ce n’est pas la première fois qu’il fait ça et je suis vraiment déçu.»

D’autres défaites surprenantes

La victoire de Nishikori a été le coup d’envoi d’une mini-hécatombe parmi les têtes de série du simple masculin qui a frappé à divers moments de la session de jour.

Moins d’une heure après l’élimination de Tsitsipas, ce fut au tour du Russe Daniil Medvedev, troisième tête de série, de se voir montrer la porte de sortie, en trois sets de 6-4, 1-6, 6-2 contre l’Espagnol Alejandro Davidovich Fokina, classé 42e au monde, en 1h55 minutes, sur le court central.

Medvedev a tenté d’expliquer du mieux qu’il l’a pu, dans la langue de Molière, ce qui pouvait expliquer la différence au niveau de son jeu d’un set à l’autre, jeudi.

«Ce n’est pas évident parce que je m’étais bien entraîné. À l’entraînement, c’était très bien. Je sentais bien mes frappes», a d’abord décrit Medvedev, qui a pu se consoler avec une victoire en double plus tard en journée.

«J’arrive (sur le court), c’était moyen. Les passings, je ne les avais pas aujourd’hui. J’ai raté beaucoup de frappes que je ne dois pas rater. Donc, ça devient dur, mais j’ai tout donné, j’ai joué comme je pouvais aujourd’hui. (…) Je vais essayer de faire mieux à Cincinnati.»

Avant son match, Davidovich Fokina n’avait jamais battu Medvedev en quatre affrontements, dont trois joués sur surface dure.

«Je savais que je devais être plus calme au troisième set. J’ai joué la deuxième manche avec plus d’anxiété», a reconnu l’Espagnol.

«Il a obtenu un bris très rapidement dans le deuxième set et après le deuxième bris dans le deuxième set, je pensais déjà au troisième set, et à la façon dont j’allais essayer de revenir plus fort.»

Quatre autres têtes de série ont été éliminées jeudi, en journée, soit les Américains Tommy Paul (10e) et Ben Shelton (11e), le Français Ugo Humbert (12e) et le Russe Karen Khachanov (16e).

Andrey Rublev (5e) a surmonté une première manche ardue pour atteindre le tour suivant, en deux sets.

Casper Ruud (6e) a gagné en trois manches, tandis que Grigor Dimitrov (7e), Holger Rune (13e) et Alejandro Tabilo (16e), un Chilien d’origine torontoise, l’ont emporté en deux sets.