Le virtuose de l’ombre
CULTURE. Le pianiste de Sainte-Ursule Alexandre Grogg est un passionné de son instrument depuis son plus jeune âge. Son habileté lui a permis de jouer auprès de multiples formations et de faire de l’arrangement pour plusieurs ensembles musicaux.
« Mes parents ont acheté un piano quand j’avais trois ans, puis je me suis tout de suite intéressé à l’instrument », relève d’emblée Alexandre Grogg. Il a ainsi débuté des cours de piano privé de manière régulière dès l’âge de 9 ans. Il a poursuivi ceux-ci jusqu’à l’adolescence où il a intégré le stage band de l’école secondaire l’Escale. C’est à ce moment que le pianiste découvrira son intérêt pour le jazz.
Il se dirigera par la suite vers Montréal pour y faire des études collégiales en musique, ce qui ne fut pas concluant pour lui. C’est pourquoi Alexandre Grogg quitta l’école afin de se lancer dans la sphère musicale. Vivant de manière bohème, il a notamment travaillé comme accompagnateur sur des bateaux de croisière et jouer auprès de nombreux artistes. Le premier à l’avoir engagé de manière significative à Montréal est l’acteur Guy Nadon. Alexandre Grogg a effectivement été son pianiste régulier pendant deux ans.
Il restera une quinzaine d’années à Montréal, mais le pianiste reconnait qu’il s’agissait d’une vie particulièrement difficile. « Dans mes deux premiers appartements, j’avais mon piano, mais je n’avais même pas de lit et pas de meubles. Mes choses étaient par terre et je dormais sur un matelas au sol ».
Après ses années dans la métropole, Alexandre Grogg et sa conjointe sont revenus dans la région sentant que le temps était venu pour eux de quitter Montréal. « Je n’ai jamais eu une seule activité musicale. J’en ai toujours plusieurs en même temps ». C’est ainsi qu’il enseigne le piano, tout en effectuant de l’accompagnement, de la composition, de l’arrangement, de la performance et d’autres mandats.
J’ai joué partout. J’ai fait toutes les salles. À peu près n’importe quelle salle au Québec, je l’ai faite. J’ai joué dans un paquet de grandes capitales avec plein de monde, mais toujours dans l’ombre.
-Alexandre Grogg
Comme le pianiste le mentionne, il n’a jamais aspiré à développer ses propres projets en tant qu’artiste. Il a plutôt vogué au fil des demandes qu’il recevait. « Je fais beaucoup d’arrangement. Je suis un peu spécialisé en rédaction de partition donc j’en rédige beaucoup pour des orchestres et des ensembles », affirme-t-il.
En contexte de performance publique, Alexandre Grogg apprécie performer de la musique jazz, tout particulièrement lorsqu’il est accompagné d’une contrebasse. Il n’en demeure pas moins que son répertoire d’interprétation de piano favori est la musique baroque.
Admettant n’avoir jamais aspiré à enseigner, le pianiste de Sainte-Ursule reconnait aujourd’hui que l’aspect pédagogique de la transmission de son intérêt pour la musique est valorisant. « J’ai des modèles de persévérance parmi mes élèves. J’ai des élèves hyper bons et assidus, donc ils me motivent moi aussi à les imiter ».