Une vie au rythme du vélo
SAINT-MATHIEU-DU-PARC. Ayant visité Saint-Mathieu-du-Parc à quelques reprises, le couple Jean-François Depelteau et Marie-Andrée Emond s’est tourné vers la petite municipalité de la Mauricie pour poursuivre leur vie il y a 5 ans. Sans le savoir, celui qui était propriétaire d’une boutique de vélo à Montréal arrivait dans l’un des paradis du vélo. Qui plus est, Jean-François et Marie-Andrée ont même choisi de vivre leur vie sans voiture et de se déplacer à vélo été comme hiver.
En s’établissant à Saint-Mathieu-du-Parc, Jean-François n’avait pas l’intention de poursuivre sa passion de réparation de vélo, lui qui avait 15 ans d’expérience dans le métier. « Rapidement, le mot s’est passé dans le village et les gens me demandaient de réparer leur vélo. Après un an à faire du travail ici et là, j’ai vu qu’il y avait assez de demandes pour offrir un service officiellement. »
C’est là qu’est né la boutique de réparation de vélo l’Atelier Sierra l’année dernière. « Je n’aurais pas pensé que j’aurais pu continuer à pratiquer mon métier dans un milieu éloigné. Par hasard, on est tombé dans un endroit où il y a une grosse communauté de cyclistes. »
Bien entendu, la proximité du Parc national de la Mauricie y est pour beaucoup. « En plus, le Mont SM a ouvert peu de temps après qu’on soit arrivé », ajoute-t-il.
Jean-François touche aux vélos de route, aux vélos de montagne, aux BMX, et aux vélos électriques. « Je voulais avoir une offre de proximité, et j’ai des clients avec des vélos différents. Je peux avoir en moyenne une vingtaine de clients par semaine, mais tout dépend du travail de réparation qu’il y a à faire. Ce qui est important c’est que les clients soient satisfaits. »
Sur le terrain qu’il avait acheté, le couple a fait bâtir sa maison, et l’homme manuel a conçu lui-même son atelier sur son terrain à partir d’une vieille cabane. « J’ai récupéré le bois ce qui m’a permis de garder les coûts plus bas. Mon objectif est de concrétiser ce projet, de monter mon inventaire, et je vais voir si je vais grossir avec une offre de vente de vélos. Ça serait plus un projet à moyen terme et voir ce qui fait du sens pour le milieu. Mais il y a déjà des commerces qui vendent des marques de renom, alors ça serait plus une offre complémentaire pour ne pas faire de compétition aux autres. »
Une passion qui se développe avec un voyage
M. Depelteau ne connaissait pas tant la réparation mécanique des vélos, jusqu’à ce qu’il traverse les États-Unis en vélo avec sa conjointe en « bikepacking ». Le couple a fait le trajet de 6404 kilomètres à vélo reliant Montréal à San Francisco, un voyage de trois mois. « Je n’avais pas tant d’expérience comme mécanicien. J’apprenais par moi-même. En revenant de voyage, un ami m’a proposé un emploi à la boutique à Montréal. Je l’ai essayé et j’ai vraiment aimé ça. Ensuite je me suis perfectionné en suivant des formations au privé. Ma passion s’est développée! »
Le couple a réalisé un second voyage reliant la côte est à la côte ouest des États-Unis, mais cette fois plus au sud en partant de la Floride.
Un rêve de petite fille!
Au cours de l’entrevue, Marie-Andrée prend la parole pour confier son petit secret de jeune fille, tout en y allant d’un rire timide. « Mon rêve de petite fille c’était de sortir avec un mécanicien de vélo! Je suis une grande cycliste, et j’ai rencontré Jean-François et il est devenu mécanicien ensuite. On a plein de petites anecdotes comme ça. D’ailleurs, on s’est marié dans le magasin de vélo à Montréal », affirme-t-elle en riant.
« Notre voyage de noces a été un voyage en vélo dans les montagnes désertiques du Mexique, ajoute Marie-Andrée. C’était vraiment le fun! »
« On n’était pas sur la route, alors c’était particulier, poursuit Jean-François. On rencontrait des gens à cheval, des gens qui s’occupaient de leur ranch, on était dans la jungle. Ce qui est plaisant avec ces longs voyages en vélo, tout est au ralenti. Les bons moments sont encore plus forts, et les moins bons encore plus difficile. On voit aussi des coins qu’on ne verrait pas en auto. C’est une grande liberté! »
Le plus beau moment? « La première fois qu’on a vu l’océan Pacifique en sortant de la Sierra Nevada! »
Et le pire? « La traversée du Kansas à 50 degrés Celsius sans avoir d’ombre. »
Une vie à vélo
Une fois le couple bien implanté à Saint-Mathieu-du-Parc, il se départit de la voiture, et se déplace à vélo été comme hiver. « Jean-François a un vélo cargo électrique, et j’ai aussi un vélo électrique. « On se débrouille comme ça. On met des pneus à clous l’hiver. À Sainte-Flore il y a des bons croissants, alors je fais 60 km à vélo pour mes croissants! On est habitué aux longues distances. Notre nouveau défi est de vivre sans auto ici. »
Il est possible d’obtenir plus d’informations sur le site web de l’Atelier Sierra.