Le petit atelier qui travaille pour les grands
AFFAIRES. Menant discrètement ses opérations depuis près de 40 ans à Saint-Étienne-des-Grès, Découpage FAB n’en impressionne pas moins avec la notoriété de ses clients comme Plastiques Flexibülb, Marmen, Delastek, Ganotec, Camions Carl Thibault, Kongsberg, Valmet pour ne nommer que ceux-là.
« On a eu longtemps un représentant sur la route, mais depuis quinze ans, nos nouveaux clients nous arrivent beaucoup par le bouche-à-oreille. Quand tu travailles dans une petite place comme ici et que tu fais affaire avec des grosses compagnies, il faut que tu réussisses à te démarquer. Moi, c’est par la qualité et les prix que j’y arrive », explique le propriétaire de l’atelier d’usinage Yanick Bournival.
Voilà près de vingt-cinq ans qu’il travaille dans la petite entreprise fondée par André Beaulieu et qui se spécialisait à l’origine dans l’encadrement et le laminage. « Il avait acheté un jour les équipements d’une faillite et on a commencé à diversifier nos activités et à fabriquer des pièces sur mesure. C’est drôle parce que le gars qui avait fait faillite travaille aujourd’hui pour une entreprise qui est un de nos clients », mentionne Yanick Bournival qui a racheté l’atelier d’usinage de son propriétaire il y a cinq ans.
Découpage FAB s’est spécialisée avec le temps dans le pliage de pièces, mais surtout, dans le découpage de précision sur mesure pour les matériaux non ferreux comme l’aluminium, le bois et le plastique. Le petit atelier s’est également équipé d’un graveur au laser et d’une imprimante UV.
« J’avais investi près de 80 000$ quelques mois avant le début de la COVID en 2020. Quand tout a été mis sur pause, je me suis dit que c’en était fini pour moi, mais c’est tout le contraire qui est arrivé. Je me suis mis à fabriquer en série des visières et des séparateurs pour les restaurants, les cliniques de santé, les caisses populaires, etc. On était sept à travailler ici », se souvient Yanick Bournival qui dit que cette période productive a duré deux ans.
Ce nouveau marché ouvert par la pandémie ayant disparu, l’entreprise est revenue à sa production régulière et donc, moins de personnes sur le plancher. « J’ai pensé développer de nouveaux produits, mais dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre, tu y penses deux fois avant de te lancer là-dedans », raconte Yanick Bournival, en donnant l’exemple du roulement de personnel qu’il avait dû affronter à une certaine période. « Tu formes quelqu’un et au moment où ça commence à aller bien, il s’en va et tout est à recommencer. »
Les affaires vont donc bien pour Découpage FAB, mais l’entrepreneur demeure toujours aux aguets. « Avec l’économie qui ralentit, mon principal atout, c’est la diversification de ma clientèle. J’ai autant de petites entreprises comme la mienne que de grosses compagnies. Ce n’est pas comme si j’avais quatre clients et que l’un d’eux cesse ses activités », termine le propriétaire de Découpage FAB.