Une relation «rompue» entre la police de Vancouver et les Autochtones
VANCOUVER — L’examen d’un accord «historique» conclu entre la police de Vancouver et une communauté autochtone de la Colombie-Britannique affirme que la relation est «rompue» et que la façon de progresser est de respecter les lois de la Première Nation.
La commissaire aux droits de la personne de la province, Kasari Govender, écrit dans son examen que l’accord entre la Commission de police, la famille de Maxwell Johnson et la nation Heiltsuk, conclu en 2022, montrait des «lacunes importantes» dans sa mise en œuvre.
L’accord avait été conclu après que la police de Vancouver a arrêté à tort M. Johnson, un artiste de la nation Heiltsuk, et sa petite-fille alors âgée de 12 ans. Les deux Autochtones avaient été menottés par la police après avoir tenté d’ouvrir un compte pour la jeune fille dans une banque de Vancouver.
La communauté autochtone a annulé une cérémonie d’excuses, en octobre 2022, lorsque les policiers qui avaient procédé à l’arrestation ne se sont pas présentés. M. Johnson soutient que cette absence a limité la capacité de la communauté à tourner la page.
La commissaire Govender, qui a été nommée examinatrice externe dans le cadre de l’accord, affirme que la relation entre la nation Heiltsuk et la Commission de police de Vancouver «doit être réparée» pour que la mise en œuvre de l’entente puisse aller de l’avant.
Les Heiltsuk déclarent dans un communiqué qu’ils sont d’accord avec l’évaluation de Mme Govender selon laquelle la situation a bloqué le «travail critique antiraciste de réforme de la police» prévu par l’accord de 2022.
L’accord comprenait un aveu par la Commission de police que ses policiers avaient contrevenu au Code des droits de la personne, ainsi que le versement d’une compensation de 100 000 $ au Conseil tribal Heiltsuk et d’une indemnisation non divulguée à M. Johnson.
La commissaire Govender exhorte maintenant les parties à réaffirmer leur engagement envers un accord historique et à avancer d’une manière qui respecte la loi des Heiltsuk.
«Si nous sommes véritablement engagés en faveur de la réconciliation et de la décolonisation, ce n’est pas une opportunité que nous pouvons nous permettre de laisser passer», écrit-elle.
L’accord prévoyait que les deux policiers impliqués pourraient assister à la cérémonie d’excuses en 2022, mais ce n’était pas obligatoire; on encourageait plutôt la Commission de police à «faire de son mieux» pour qu’ils soient présents.
La Commission de police de Vancouver avait expliqué au moment de la cérémonie que c’était elle, et non les policiers, qui était visée dans la cause relative aux droits de la personne intentée par M. Johnson.