Un problème pour encore dix ans

Rareté de la main-d’œuvre

EMPLOI. La pénurie de main-d’œuvre durera au moins une décennie à travers le pays. C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude réalisée par la Banque de développement du Canada (BDC) qui s’est penchée sur les entreprises aux prises avec des pénuries de main-d’œuvre d’un océan à l’autre. L’étude dévoile notamment que 39% des petites et moyennes entreprises (PME) canadiennes ont déjà de la difficulté à trouver de nouveaux employés. Près de six entrepreneurs sur dix ont affirmé que leurs employés actuels doivent travailler davantage, tandis que 47 % des entrepreneurs ont déclaré avoir dû augmenter les salaires. Le problème est particulièrement criant en Ontario, en Colombie-Britannique et dans la région de l’Atlantique. Les secteurs les plus touchés par la rareté de la main-d’œuvre sont ceux de la fabrication, du commerce de détail et de la construction. «Les pénuries de main-d’œuvre nuisent à la croissance de nombreuses entreprises canadiennes et cela a un impact sur la compétitivité du Canada, affirme Pierre Cléroux, vice-président, Recherche, et économiste en chef à BDC. Des entreprises se voient ainsi contraintes de refuser des commandes ou de retarder des livraisons. Pour faire face à cette réalité, les entrepreneurs devraient songer à embaucher des personnes issues de groupes sous-représentés de la population, comme les plus jeunes travailleurs ou les travailleurs moins qualifiés, les employés à la retraite ou les nouveaux arrivants.» L’étude avance également quelques solutions pour atténuer les conséquences de la pénurie pour une entreprise: élaborer une proposition de valeur aux employés pour promouvoir l’entreprise comme un employeur de choix, officialiser les politiques en ressources humaines, embaucher des nouveaux arrivants et améliorer l’efficacité opérationnelle, notamment par l’automatisation des processus.