Le dévouement d’une sacristine
COMMUNAUTÉ. Marie-Paule Desaulniers a célébré cet été ses 40 ans à titre de sacristine pour l’église de Saint-Étienne-des-Grès. Toujours passionnée par son rôle, la Stéphanoise poursuit son mandat avec dévouement.
Le travail de sacristine regroupe diverses tâches relatives à l’entretien, le service à l’église et le maintien de l’inventaire. « Ça commence avec le service à l’hôtel, ça veut dire de prévoir qu’il y a des hosties, qu’il y a du vin, des serviettes pour le lavage des mains… Prévoir l’imprévisible », explique Marie-Paule Desaulniers.
Il n’en demeure pas moins qu’outre ces tâches, l’aspect humain prédomine dans le quotidien de la sacristine. « Un prêtre m’avait dit de négliger le ménage si c’était au détriment d’une personne. Quand même que le ménage ne serait pas fait, je réponds au monde. Pour moi, c’est plein de bon sens dans le rôle que je fais. J’ai été la confidente de bien du monde au fil des années ».
Souligner quarante ans de services comme sacristine est chose rare. C’est pourquoi les années de travail de Mme Desaulniers ont été dument célébrées en juin dernier lors d’une célébration où l’évêque Martin Laliberté lui a offert une bénédiction spéciale. C’est avec beaucoup d’humilité que la citoyenne vivait ce moment entouré de sa famille et ses proches.
« Je viens d’une famille très religieuse. Je suis née à Saint-Étienne et la maison où j’habite présentement, j’y ai vécu jusqu’à mes quatre mois. Je suis vraiment enracinée dans Saint-Étienne! », souligne-t-elle.
À la suite du décès du sacristain autrefois en place à l’église de Saint-Étienne-des-Grès, une personne était recherchée pour potentiellement le remplacer. Étant membre du comité de liturgie, Marie-Paule Desaulniers a donc assumé le rôle bénévolement aux côtés de M. Sylvain Bourassa lors d’une première année.
« L’abbé Leclerc s’en vient me trouver, il me dit »Marie-Paule, accepterais-tu le travail de sacristine? » Je me disais qu’on n’a jamais vu une femme, peut-être dans les grandes villes, mais nous autres, ça a toujours été des hommes. Il m’a dit »il faut que ça commence par une » « , se souvient-elle.
Marie-Paule Desaulniers remarque somme toute que le rôle de sacristine est aujourd’hui moins exigeant qu’autrefois. « C’est moins prenant parce qu’il y a moins de monde, il y a moins de célébrations. Je dirais aussi que les bénévoles autour de moi sont très impliqués ». Elle raconte à titre d’exemple que les fins de semaine pouvaient jadis être très occupées. « J’ai déjà vu une fin de semaine avec deux mariages et des funérailles. Tu te revires vite, ricane-t-elle. Maintenant, on va avoir eu 3 mariages dans toute la saison, alors qu’avant c’était ça par fin de semaine ».
Quoi qu’il en soit, la Stéphanoise souhaite poursuivre son mandat comme sacristine. « Si la santé me le permet, je veux continuer ».
Une citoyenne impliquée
Mme Desaulniers s’investit dans sa communauté de différentes manières. Elle fait du bénévolat fidèlement depuis plusieurs années. « J’en ai fait beaucoup au niveau pastoral et dans la communauté au comptoir alimentaire. Je trouve que c’est important. Je suis fière de faire partie de ce groupe-là ». La sacristine raconte s’impliquer au comptoir alimentaire du village depuis 7 ans et compte bien y rester.
« Ce qui m’a fait commencer à faire plus de bénévolat, c’est quand on s’est fait demander si des personnes seraient libres pour pouvoir accueillir des réfugiés laotiens ». La Stéphanoise a ainsi contribué à l’accompagnement de ces nouveaux arrivants qui ont d’ailleurs souligné leurs 40 ans de résidence au Québec dernièrement.
Comme Marie-Paule Desaulniers en témoigne, « le bénévolat s’est important. Ça fait du bien de donner ». Ses années d’implication en tant que sacristine et bénévole à Saint-Étienne lui ont fait vivre de multiples rencontres enrichissantes, ce qui réitère selon elle qu’offrir de son temps est finalement plus que gratifiant.