Des Suisses dans le champ… de patates!
YAMACHICHE. Depuis le 22 juin dernier, la ferme Les Couleurs de la terre accueille une famille venue directement de Suisse afin de mettre la main à la pâte… ou plutôt, dans les patates! Annette Bachman et Jerome Mayer, ainsi que leurs enfants Charlotte, 6 ans, et Louis, 4 ans, vivent à Yamachiche leur première expérience de woofing pour un mois entier.
Le principe du woofing est lorsqu’une personne ou un groupe de personnes vont travailler bénévolement sur une ferme en échange de l’hébergement et des repas gratuits. Ce principe, qu’Annette et Jerome ne connaissaient pas avant qu’un de leurs amis ne leur en glisse un mot, leur a tout de suite plu! « On avait prévu faire de longues vacances avec la famille, mais on ne voulait pas que voyager, on voulait aussi faire quelque chose d’utile, quelque chose de nos mains », explique Jerome.
Tous deux ingénieurs, Annette et Jerome travaillent dans un bureau et vivent dans un milieu urbain; c’est donc une expérience tout autre qu’ils recherchaient pour une partie de leurs vacances, et c’est ce qu’ils ont pu retrouver à la ferme de Yamachiche.
S’ils se sont retrouvés dans la MRC de Maskinongé, c’est qu’en plus d’avoir un ami qui exploite un élevage de bétail à proximité, ils recherchaient un milieu francophone afin de faciliter la communication pour leurs enfants. À la maison, on parle allemand et français.
Jusqu’à présent, la petite famille est enchantée de son séjour qu’elle qualifie comme étant des plus enrichissant. « C’est intéressant pour nous, et surtout pour les enfants, de voir d’où viennent les œufs, comment vivent les poules, et comment ça se passe avec ce qu’on achète et ce qu’on mange tous les jours », indique Annette.
« Un autre avantage du woofing est de rencontrer des gens du pays, ce qu’on ne fait pas quand on est à l’hôtel », ajoute Jerome. « En tant que touriste, on a des échanges courts avec les gens, on ne crée pas de liens. Là, on peut voir comment est la vie québécoise! On a d’ailleurs fêté la Saint-Jean-Baptiste avec les Québécois! », ajoute Annette.
La proximité avec des gens de la région permet également aux woofers de visiter les plus beaux coins de la région qu’ils n’auraient peut-être pas eu l’occasion de découvrir autrement! Ils ont notamment accompagné Patricia Claveau et Guy Fradette, les propriétaires des Couleurs de la terre, et leur famille à faire du canoë dans le parc de la Mauricie. « Ça, c’était super! », lance Annette, tout sourire.
Un échange humain
Patricia Claveau et Guy Fradette, les propriétaires des Couleurs de la terre, reçoivent des woofers sur leur ferme depuis maintenant quatre ans. Cette année, la famille d’Annette et de Jerome est l’un des six groupes de woofers qu’ils hébergeront cette année.
C’est par hasard, au printemps 2020, que les entrepreneurs ont connu leur première expérience de woofing. Comme ils sont des voyageurs, ils connaissaient le phénomène, mais n’avaient jamais songé à accueillir des woofers chez eux.
Un ami leur a demandé s’ils seraient ouverts à l’idée d’accueillir un couple et leur petite fille de 4 ans partis en voyage au Vietnam pendant un an, mais obligés de rentrer au pays à cause de la pandémie. Leur maison ayant été louée pour l’entièreté de l’année, ils ne pouvaient rentrer chez eux. Après réflexion, Patricia s’est dit que cela tombait à point, car cela leur permettrait des heures d’ouverture sur quatre jours plutôt qu’un jour chaque semaine, évitant ainsi la création de foules à la ferme. « On voulait ouvrir quatre jours, mais pouvait-on se permettre d’engager des gens sans savoir si les revenus allaient être suffisants? Des woofers nous offraient donc une sécurité. Ils sont restés avec nous tout l’été! », se remémore Patricia.
Aux Couleurs de la terre, les tâches sont variées et nombreuses, et peuvent être adaptées selon les souhaits et compétences des woofers. Comme Annette et Jerome ont de jeunes enfants, c’est plus difficile pour eux d’aller aider en cuisine, alors ils préfèrent préparer la terrasse pour l’arrivée des clients, emballer et nettoyer des patates, travailler au jardin, récolter les œufs. Une main-d’œuvre bienvenue qui permet d’alléger un peu la tâche des employés! « On est partout où on peut! », s’exclame Jerome.
Bien plus qu’une relation basée sur le travail, Patricia assure qu’il s’agit avant tout d’un échange humain.
« C’est stimulant pour les employés, car ils peuvent échanger et enseigner. Les woofers, quant à eux, sont généralement avides d’apprendre! Ils posent des questions, ils sont allumés, et ils veulent découvrir, apprendre et discuter », mentionne la propriétaire. C’est également une belle ouverture sur le monde pour les enfants de Guy et Patricia. Les deux plus jeunes, âgés de 12 et 15 ans, prennent même le temps de s’occuper de Charlotte et Louis, en les amenant se baigner, par exemple!
La cabane de woofing
Il ne faut pas oublier que le concept de woofing inclut l’hébergement. Aux Couleurs de la terre, on retrouve ce qu’on appelle une cabane de woofing, une maisonnette qui offre aux woofers un confort de style camping « de luxe » : eau courante, douche extérieure, toilette sèche, frigo, etc.
Cette maisonnette a été construite il y a quelques années par un des fils de Patricia et Guy, car celui-ci voyageait l’hiver et revenait l’été pour travailler à la ferme.
Les woofers qui sont de passage au printemps ont également la possibilité de s’installer dans le gite à la ferme, en dehors de la saison touristique. « On a aussi une chambre à la maison au besoin, mais les gens préfèrent avoir une certaine intimité », explique Patricia.