Un intervenant social fera équipe avec les policiers
SANTÉ MENTALE. Moins de deux mois après le décès tragique de la sergente Maureen Breau à Louiseville lors d’une intervention auprès d’une personne souffrant de problèmes de santé mentale, un travailleur social intégrera l’équipe du poste de la Sûreté du Québec de la MRC de Maskinongé.
Le député de Maskinongé, Simon Allaire, en a fait l’annonce ce vendredi au nom du ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, et du ministre la Sécurité publique, François Bonnardel. Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) se voit accorder un montant récurrent de 200 000$ pour embaucher deux ressources puisque le projet est aussi mis en place sur le territoire de la MRC d’Arthabaska-et-de-l’Érable, sur la Rive-Sud.
« On se donne les moyens de mieux accompagner les gens qui éprouvent des problèmes de santé mentale », a souligné le député Allaire qui dit avoir eu des discussions avec le ministre Carmant après la tragédie du 27 mars. « C’est un projet qui était déjà prévu, mais étant donné les circonstances, on l’a devancé, car le besoin a été clairement identifié. Ça va nous permettre de poser de meilleurs gestes de manière à s’assurer que plus jamais un événement comme on a vécu ne survienne. »
Ce projet permettra d’améliorer la coordination et le partage d’expertise entre les services policiers et les services du réseau de la santé et des services sociaux et leurs partenaires pour mieux comprendre les problématiques de santé mentale, en plus de favoriser la redirection rapide des personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale vers les bons services, limitant ainsi le recours aux urgences hospitalières.
Il permettra également d’adapter les interventions policières afin de mieux répondre aux besoins de la clientèle en santé mentale, d’améliorer la réponse aux besoins psychosociaux de la population, de réduire la judiciarisation des personnes qui vivent des troubles mentaux et qui sont en situation d’itinérance et de réduire les risques de détérioration de la situation des personnes en crise.
« C’est une stratégie novatrice de partenariat qui permet de mettre en commun les compétences de chacun et de bonifier la complémentarité de nos interventions pour favoriser une prise en charge efficiente et durable des personnes vulnérables en santé mentale. C’est une collaboration prometteuse », a souligné pour sa part le capitaine Stéphane Garceau, directeur du poste de la SQ de la MRC de Maskinongé.
Directeur adjoint services psychosociaux généraux et dépendances au CIUSSS MCQ, Jovany Raymond explique que ce concept d’équipe mixte, déjà instauré sur les territoires de Trois-Rivières, Drummondville et Shawinigan, démontre déjà sa pertinence sur le terrain. « Ça se fait sentir notamment au niveau de la récurrence des appels. Alors que des policiers devaient parfois intervenir pour le même individu deux, trois ou quatre fois par semaine, on a constaté une diminution des interventions, car le travailleur social a dirigé la personne vulnérable vers le bon service. »
Il souligne également que lors des interventions, le travailleur social pourra conseiller les policiers en amont. « Si vous vous présentez au domicile de telle personne, elle réagira de telle façon. Si vous utilisez tel langage, vous allez le désamorcer. Si vous parlez par contre de telle chose, vous allez exacerber la crise », termine Jovany Raymond.