L’emplacement de la future garderie contesté
LOUISEVILLE. L’emplacement projeté sur la 6e rue pour la construction d’un CPE à Louiseville est contesté par un agriculteur qui fait valoir un environnement inadéquat pour accueillir des enfants.
Propriétaire de la Ferme Frigon, Pier-Olivier Frigon est appuyé dans sa démarche par Pierre Ricard, des Jardins Ricard, et la famille Gervais, de Panneaux Maski. De son côté, la Ville de Louiseville n’entend pas renoncer à vendre son terrain au CPE Griboullis, faisant valoir qu’il s’agit du seul endroit sur le territoire pour accueillir un tel projet.
Le lot d’environ un hectare retenu pour la future garderie est situé juste en face de l’usine Panneaux Maski et borné en partie de champs agricoles. Avec l’accord de la Ville jusqu’à il y a quelques jours, le terrain était aussi utilisé par les familles Frigon et Ricard pour accéder à leur culture. Jusqu’au 31 octobre 2022, la Ferme Frigon avait même un bail en bonne et due forme avec Ville de Louiseville lui donnant le droit de l’exploiter.
« Personne n’est contre la construction d’une garderie à Louiseville, mais c’est un non-sens à cet endroit », souligne Pier-Olivier Frigon dont c’est le grand-père qui avait vendu le lot à Ville de Louiseville en 1987.
Pour justifier sa croisade, le jeune producteur agricole fait valoir plusieurs motifs, dont la circulation régulière de véhicules agricoles et de camions de livraison en provenance et en partance de Panneaux Maski. « De mon côté, j’utilise des pesticides dans mes champs. Et autant moi que M. Ricard, nous faisons des détonations de coups de fusil pour éloigner les oiseaux de nos cultures. Et c’est sans compter la poussière de bran de scie ou de terre qui provient de l’usine Panneaux Maski et de nos champs », ajoute Pier-Olivier Frigon.
L’agriculteur souligne également que les aînés de la Résidence des Bâtisseurs s’étaient plaints dans le passé des bruits provenant de l’usine située juste à côté. « Dans ce cas-ci, le futur CPE serait construit deux fois plus près de Panneaux Maski. C’est incompréhensible », poursuit-il.
Le lot litigieux est utilisé depuis plus de trente ans par les deux familles, mais dans le cas de Pierre Ricard, il est stratégique puisqu’un chemin traversant les champs lui permettait d’arriver directement aux installations de Jardins Ricard sur la 2e avenue.
La Ville de Louiseville ayant installé depuis une dizaine de jours des blocs de ciment pour y empêcher l’accès, les agriculteurs doivent emprunter des détours près des quartiers résidentiels pour accéder à leurs terres.
Interrogé par L’Écho, le maire Yvon Deshaies dit comprendre les inquiétudes des trois parties mais que la Ville n’a pas le choix d’aller de l’avant. « C’est le seul terrain zoné blanc que nous avons. Il n’y a pas une semaine sans qu’un patron à Louiseville m’appelle pour savoir quand on va avoir une garderie. Oui, il y a le côté agricole dont on doit tenir compte, mais il y a aussi celui des investisseurs. On ne construira pas toujours bien la garderie à Saint-Paulin! »
Quant aux blocs de ciment, il s’agit d’une décision unanime du conseil affirme-t-il. « Il y a tellement de choses négatives qui se sont dites dans ce dossier qu’on a décidé de faire arpenter le terrain afin de connaître exactement ses limites. Les blocs, ça vient indiquer où sont nos lignes. On est tanné de se chicaner, aussi bien eux que nous », affirme Yvon Deshaies qui attend maintenant que la direction du CPE Gribouillis se manifeste pour signer le contrat de vente.
Quant à Pier-Olivier Frigon, il n’entend pas baisser les bras, affirmant vouloir se battre jusqu’à ce que Ville soit obligée de tenir une signature de registre pour entendre les résidents du secteur. « Il n’y a pas que nous qui sommes en désaccord avec ce choix. Beaucoup de citoyens dans le coin partagent notre opinion », termine-t-il.