Fred Pellerin en vrac
CULTURE. Rencontré récemment en marge d’une conférence de presse à Saint-Élie-de-Caxton, Fred Pellerin a bien voulu parler de ses projets, de sirop d’érable, de la vie dynamique au village et de celle plus tumultueuse au conseil municipal…
Tout d’abord, pas question pour notre conteur national de suivre les traces de l’acteur Clint Eastwood (Carmel By The Sea) ou du chanteur Yves Duteuil (Précy-sur-Marne) qui ont déjà concilié un jour leur carrière artistique à celle de maire.
« Jamais ! », coupe court Fred Pellerin en référence à l’élection à la mairie qui devra être déclenchée sous peu à Saint-Élie-de-Caxton. « Pendant que dans la tour on s’obstine, ça continue de bouger dans la cour, image-t-il. Il y a une vie communautaire très dynamique ici avec des nouveaux commerces et plein de jeunes familles de 20 ans, de 30 ans qui s’impliquent dans le village, qui organisent des activités pendant qu’on se pogne à la mairie. »
Foi de Fred Pellerin, on ne le reprendra plus à nouer des liens avec le politique. « J’y suis allé avec trop de naïveté, concède-t-il. Je le faisais de façon désintéressée et après, on le récupérait de façon intéressée. Je me suis éloigné de ça car ça a fait trop mal. Il ne fallait pas que j’attende que ça frappe six fois dans le même trou. »
Parlant d’éloignement, il trimballe depuis septembre dernier partout au Québec son tout nouveau spectacle La descente aux affaires qui affiche complet à chacun de ses arrêts. « C’est décollé pour plus de 300 représentations dans les trois ou quatre prochaines années. Ça m’occupe pas mal, mais j’aime ça car pendant ce temps-là, j’ai du temps pour écrire dans les chambres d’hôtel. »
Fred Pellerin accueillait aussi en ce mois d’avril son ami Francis Leclerc, le réalisateur derrière L’arracheuse de temps. « On travaille sur un prochain scénario de film. Ça va être Méo qui va être au centre de l’affaire cette fois-ci. La base sera le conte De peigne et de misère alors que Méo tombe en amour avec la maîtresse d’école qui suce des paparmanes et les abeilles vont butiner dans la bouche de la maîtresse parce que ça goûte le miel. »
Et profitant du temps qu’il passe à Saint-Élie, Fred Pellerin est allé rendre visite à un autre de ses amis : le musicien et arrangeur Jeannot Bournival. « Je n’ai pas de projet d’album pour le moment, mais j’ai mis deux tounes dans la machine. Je ne sais pas ce qui va en sortir, si ça va mourir ou bien germer. »
Mais ce qui préoccupait le plus Fred Pellerin en ce début du mois d’avril frisquet, c’était l’avarice de ses érables alors que la saison des sucres devait battre son plein. « C’est pas compliqué. Ça ne coule pas. J’ai entaillé le 10 mars et en un mois, j’ai fait bouillir quatre fois », conclut le génial conteur.