Un bénévole hors du commun

SAINT-BARNABÉ. André Boisclair, un citoyen de Saint-Barnabé, entretient bénévolement depuis plusieurs années la piste de ski de fond pour les jeunes de l’école primaire de la municipalité. D’année en année, il ne ménage aucun effort. Il améliore constamment ses équipements. Il est même en train de se construire un tracteur plus puissant qui lui permettra de faire une plus belle piste en moins de temps.  

Comme bien des bénévoles, M. Boisclair est un passionné qui ne compte pas ses heures. « J’aime ça! Je le fais pour le plaisir, pour les jeunes », répond-il humblement. Il a commencé à s’impliquer il y a sept ans lorsque ses propres enfants fréquentaient l’école primaire de la municipalité. Bien qu’ils soient désormais au secondaire, M. Boisclair ne se voit pas arrêter. 

« Ç’a commencé avec Stéphane Courchesne, le professeur d’éducation physique, raconte-t-il. Ce prof-là voulait faire du biathlon avec les jeunes, au terrain de balle de la municipalité. Il avait demandé si des gens avaient des motoneiges et des 4-roues pour taper un peu la neige pour que les jeunes puissent skier. À ce moment-là, j’avais une motoneige, alors j’ai commencé comme ça. Mais je me suis rendu compte que je brûlais les courroies de ma motoneige, ce n’était pas fait pour ça. »

L’année suivante, il s’est donc acheté un 4-roues avec des chenilles. « Mais il n’était pas encore assez fort, alors j’ai fabriqué des chenilles pour mettre sur mon tracteur, mentionne M. Boisclair. Je m’étais informé pour en acheter, mais comme ça coûtait 60 000 $ pour mon modèle de tracteur, j’ai décidé de les faire moi-même. »

C’est lui également qui a conçu le traceur ce qui est attaché derrière le tracteur et qui trace la piste. Cette machinerie permet d’obtenir une piste de dix pieds de large comme on retrouve dans les endroits spécialisés pour le ski de fond. « C’est le deuxième que je construis, précise le bénévole. Le premier ne faisait pas un aussi beau travail, à mon goût. »

Un tracteur construit sur mesure

De projet en projet, André Boisclair est maintenant en train de se construire un nouveau tracteur qui lui permettra de gagner du temps. Il lui faut présentement deux heures pour tracer la piste. Avec le nouveau tracteur, il lui faudra de deux à trois fois moins de temps.

« Le tracteur n’est pas assez fort, explique-t-il. C’est un petit 19 forces. Donc je suis en train de m’en fabriquer un. Je le fais pour ce projet-là, mais je vais aussi m’en servir personnellement. »

En principe, le nouveau tracteur sera prêt pour l’hiver prochain. « C’est juste deux chenilles. Un peu comme un bulldozer, illustre-t-il. Les chenilles sont pratiquement terminées. Il me reste à faire le cadre par-dessus et mettre le moteur. Je suis entrepreneur général en construction et j’ai aussi mon cours de machiniste. J’étais machiniste avant, alors je suis capable de faire ça. »   

Un accès réservé aux élèves

Depuis la pandémie, la piste qui se trouvait autrefois au terrain de balle passe maintenant dans les champs derrière sa résidence. La cour de l’école se trouve à deux pas de là. « Ça donne 4 km cette année, indique M. Boisclair. Je ne fais jamais la même piste d’une année à l’autre, pour faire un peu différent. »

« Je dirais que je passe environ une fois par semaine, mais c’est très variable en fonction de la météo, renchérit-il. Je passe quand il neige ou qu’il vente très fort. Comme c’est dans un champ, les pistes se font enterrer quand il vente fort. La saison tire à sa fin, mais au début de la saison, les enfants sont sur la piste très souvent, alors je m’organise pour qu’elle soit belle. »

En terminant, il est important de préciser que seuls les élèves de l’école primaire de Saint-Barnabé sont autorisés à utiliser la piste de ski fond. « C’est seulement pour les jeunes de l’école, ce n’est pas ouvert au public, rappelle M. Boisclair. C’est une entente qu’on a avec l’école et les propriétaires des champs. Ce n’est pas ouvert à tous et on ne veut pas que ça le devienne. C’est vraiment que pour les enfants de l’école. On ne veut surtout pas perdre les droits de passage. La piste s’étale sur 2-3 champs et on veut respecter les agriculteurs qui acceptent de nous prêter un bout de leur champ. »